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January 16, 2020 |

Internet par satellite au Maroc : Les pièges à éviter, Comment choisir son abonnement

Internet par satellite au maroc est une nouvelle solution Internet haut débit par satellite au Maroc pour répondre aux besoins grandissants des particuliers et des professionnels marocains. La solution offre une expérience Internet inégalée en terme de qualité de connexion grâce au satellite.

Pour tous les exclus du haut débit (bout de ligne xDSL, oubliés de la 4G, etc.), l’accès internet satellite représente une alternative possible. Il n’est par contre pas toujours facile de s’y retrouver dans la jungle des offres – c’est peu de le dire – et des conditions. Avant de sauter le pas, voici les points à connaître.

En Maroc, une écrasante majorité des habitants profitent d’un accès à Internet par le xDSL, la fibre optique ou le câble, mais tout le monde ne peut pas en profiter dans de bonnes conditions. En attendant 2022 ou des jours meilleurs, le satellite apparaît comme une solution à prendre en compte pour obtenir du « bon débit ».

Au dernier recensement, fin 2017, moins de 100 000 abonnés y ont souscrit, bien souvent parce que c’était la seule solution. Car cette technologie n’est pas sans imposer quelques limites : les offres actuelles ne dépassent pas les 30 Mb/s (maximum théorique), disposent de quota, ont un ping important, nécessitent du matériel et une vue dégagée, etc.

L’occasion pour nous d’effectuer un grand comparatif de ce que proposent les différents opérateurs et des conditions qu’ils imposent à leurs clients. Mais avant cela, commençons par quelques rappels sur le fonctionnement de cette solution.

Deux problèmes : latence très élevée, bande passante partagée

Les abonnements par satellite reposent tous sur le même principe : le client doit installer une parabole à son domicile, qui est ensuite utilisée pour envoyer et recevoir des données via un satellite. De son côté, le satellite se connecte à une station d’émission au sol, elle-même reliée à Internet.

Dans la pratique, lorsque vous cherchez à accéder à un site, votre requête est transmise par votre parabole au satellite, qui la renvoie vers une station au sol et cette dernière s’occupe de récupérer la page. La station renvoie alors les données au satellite qui vous les transfère sur votre parabole pour qu’elles arrivent enfin sur votre ordinateur… soit un trajet de plus de 140 000 km à chaque requête (soit environ 3,5x le tour de la Terre).

internet par satelite

L’un des principaux problèmes du satellite découle directement de ce (très) long voyage : une latence très élevée. Il faut au minimum 240 ms à un signal pour effectuer un aller/retour entre la terre et le satellite. En effet, ceux utilisés pour l’Internet sont géostationnaires (c’est-à-dire qu’ils sont toujours à la même position dans le ciel) et se trouvent à environ 36 000 km d’altitude. 240 ms représente le temps nécessaire pour que la lumière effectue les 72 000 km aller-retour. 

La latence minimum est donc aux alentours des 500 ms (deux allers-retours), mais dans la pratique la moyenne est plutôt aux alentours de 700 ms selon les différents FAI. Si cela ne pose en général pas trop de problèmes pour surfer, il n’en est pas de même pour les jeux en réseau et autres solutions de bureau à distance, qui nécessitent un ping faible. 

D’ailleurs, les FAI satellitaires expliquent généralement qu’ils déconseillent leurs offres pour des usages du type jeux en réseau. Autre point important à prendre en considération : la bande passante du satellite est partagée entre tous les utilisateurs et n’est pas extensible à l’infini. Nous ne parlons pas uniquement des abonnements pour les particuliers, mais aussi des professionnels et des services de télévision qui utilisent un satellite.

Les fournisseurs d’accès expliquent donc que le débit maximum théorique peut être abaissé lorsque le satellite est fortement sollicité par l’ensemble des clients. Les sociétés qui gèrent les satellites ont d’ailleurs mis en place une « politique d’usage équitable » ou « fair use policy » afin de prévenir que le débit peut être limité en cas de forte demande.

La data est souvent limitée, parfois avec du « fair use »

Ainsi, il n’existe quasiment pas d’offres illimitées, à une exception près – SkyDSL – mais au prix de conditions strictes et parfois bien difficiles à comprendre (nous y reviendrons). Du coup, les forfaits proposés par les FAI pour le grand public varient généralement entre 2 et 100 Go (téléchargement et upload compris).

Certains FAI proposent par contre de ne pas décompter vos consommations la nuit (généralement entre 0h et 6h). Cette période peut par exemple être utilisée pour télécharger des jeux ou des mises à jour de plusieurs Go et ainsi consommer une partie non négligeable de votre forfait.

Si certains opérateurs coupent la connexion une fois votre quota atteint, d’autres optent pour une approche différente avec un « fair use » – c’est-à-dire un débit réduit – exactement comme en téléphonie mobile. Une majorité vend des packs de recharge avec des Go supplémentaires.

Bref, il faudra payer en fonction de votre utilisation, ce qui n’est en général pas le cas sur le fixe en France.

Trois satellites au-dessus de nos têtes

Les FAI ne peuvent pour le moment s’appuyer que sur trois satellites couvrant toute ou partie de la France métropolitaine. Ils agissent en tant que distributeurs ayant des accords commerciaux avec un ou plusieurs gestionnaires de satellites comme Eutelsat, SES et Avanti, qui ne proposent pas directement d’abonnements au grand public.

Lancé en 2010, et opérationnel depuis 2011, KaSat d’Eutelsat est le principal satellite fournissant Internet en France. Il propose une bande passante totale de plus de 90 Gb/s. Les particuliers peuvent obtenir des débits de 22 Mb/s en réception et de 6 Mb/s en émission. Mais il est (quasiment) saturé.

Au point qu’Eutelsat avait stoppé la commercialisation des offres grand public pendant un an sur un tiers du pays, avant de les relancer. Il couvre largement le vieux continent et est accessible partout en France métropolitaine et en Corse.

De son côté, SES a lancé le satellite Astra 2F en septembre 2012. Il n’est pas dédié qu’à l’Internet par satellite au maroc et propose également des services de télévision. Les débits pour les particuliers sont de 20 Mb/s en réception, mais 2 Mb/s seulement en émission. Là encore, il couvre toute la France métropolitaine. 

Enfin, un dernier opérateur s’est lancé fin 2016 : Avanti, via son satellite Hylas 2. Celui-ci permet de grimper jusqu’à 30 Mb/s en téléchargement et seulement 2 Mb/s en upload, mais il ne couvre pas toute la France. Environ un tiers du territoire métropolitain est éligible (principalement dans l’est). Une carte de couverture est disponible sur le site de c2m (filiale d’Avanti), seul opérateur à commercialiser des abonnements via Hylas 2 dans l’Hexagone.

Quoi qu’il en soit, les fournisseurs d’accès à Internet du satellite ne vous laissent généralement pas le choix du satellite utilisé. Il faut généralement faire un test d’éligibilité pour avoir plus de détail concernant votre domicile.

Un THD en préparation, une constellation SpaceX en embuscade

La relève se prépare chez Eutelsat avec KONNECT VHTS : « D’une masse de 6,3 tonnes et doté d’une capacité de 500 Gb/s en bande Ka, KONNECT VHTS embarquera à son bord le plus puissant processeur numérique jamais mis en orbite, capable d’allier flexibilité dans l’allocation de capacité, usage optimal du spectre et déploiement progressif du réseau au sol ».

Eutelsat s’emballe dans son communiqué : « Au cours de cette prochaine décennie, les satellites VHTS fourniront des capacités permettant de desservir à grande échelle les marchés de la connectivité aérienne ainsi de l’Internet très haut débit, offrant un service comparable à celui de la fibre, tant en termes de prix que de débits »… passant sous silence que, peu importe la puissance du satellite, il sera toujours limité par la vitesse de la lumière. Cette dernière implique une latence d’une demi-seconde quoi qu’il arrive… nous sommes bien loin de la fibre optique.

D’autres sociétés tentent une approche différente. C’est le cas de SpaceX avec sa constellation Starlink (lire notre analyse) de près de 12 000 satellites placés sur des orbites entre 335 et 1 325 km. La latence fond comme neige au Soleil en passant de 500 ms à 16/17 ms, mais il faut pouvoir synchroniser les satellites tournant autour de la Terre. À cette altitude, ils ne sont plus géostationnaires. Ce projet n’est qu’à ses débuts et seuls deux satellites de test sont en place depuis peu.

Le matériel nécessaire, son coût et les aides financières

Qui dit satellite, dit forcément antenne parabolique pour l’émission/réception de données. Il faudra donc acheter ou louer le matériel nécessaire. Les coûts sont importants puisqu’il est question de plusieurs centaines d’euros lors d’un achat. 

Néanmoins, comme le rappelait récemment le Sénat, « plus de la moitié des conseils départementaux ont mis en place une aide financière pour l’installation et/ou pour l’acquisition du kit de réception ». Elles sont par contre soumises à « des modalités diverses, ce qui ne facilite pas la lisibilité du dispositif » reconnait le palais du Luxembourg.

Les opérateurs proposent des cartes permettant de savoir à quoi vous avez droit suivant votre département. Vous trouverez des informations sur le site de C2M pour ne citer qu’eux. Dans tous les cas, n’hésitez pas à vous rapprocher de votre collectivité locale pour savoir ce qu’il en est exactement.

Les FAI proposent aussi de louer le matériel pour 1,99 à 9,90 euros par mois. Si cette location est intéressante sur le papier, sachez qu’il y a généralement des frais supplémentaires (activation, mise en service, etc.) qui s’ajoutent lors de la souscription, avec un engagement parfois plus long.

Il faut donc prendre en compte l’ensemble des paramètres au moment de choisir l’offre qui vous intéresse.

Le détail des conditions ? Circulez, il n’y a rien à voir…

Alors que sur les offres fixes et mobiles, les opérateurs doivent proposer des fiches d’informations standardisées regroupant l’ensemble des conditions, avec une présentation organisée, nous n’en avons quasiment jamais trouvé concernant les offres par satellite. Et quand elles l’étaient, tous les détails n’étaient pas forcément donnés.

Pour connaitre les restrictions, les frais de mise en service et toutes les autres petites subtilités, il faut donc passer du temps à fouiller les recoins des sites… quand ces informations sont affichées et/ou facilement compréhensibles. Bref, sur le satellite, l’information aux clients est (très) loin d’être claire et c’est bien dommage.

Nous avons interrogé la répression des fraudes (DGCCRF), pour savoir si les fournisseurs d’accès à Internet par le satellite étaient soumis aux mêmes obligations que ceux sur le fixe et le mobile. Sans réponse pour le moment. Il est dans tous les cas dommage que les autorités laissent ainsi faire, excluant encore plus ces abonnés ruraux des standards du marché.

Lire Encore: Télécoms : Les détails de la nouvelle loi

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